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javierdelgado

SÉGOLÈNE ROYAL ABRE UN COMITÉ ELECTORAL EN SECONDLIFE. ADQUIRIR SU "PSEUDOSÉGOLÈNELE ROYAL"HA COSTADO 100 DOLARES DE LOS DE VERDAD . ME PARECE TODO UN ACONTECIMIENTO EN LA VIDA POLÍTICA EUROPEA Y EN INTERNET.

SÉGOLÈNE ROYAL ABRE UN COMITÉ ELECTORAL EN SECONDLIFE. ADQUIRIR SU "PSEUDOSÉGOLÈNELE ROYAL"HA COSTADO 100 DOLARES DE LOS DE VERDAD . ME PARECE TODO UN ACONTECIMIENTO EN LA VIDA POLÍTICA EUROPEA Y EN INTERNET.

C'est ça, ciao!

Esta es la imagen que Ségolène Royal ha elegido para ella en SecondLife

(Copio del periódico digital AgoraVox, martes 16 de enero 2007)

Ainsi donc Ségolène Royal a ouvert un nouveau comité Désirs d’avenir dans Second Life, le jeu dans lequel vous vivez, devant votre écran, la vie que vous n’avez pas dans le réel.

Elle l’annonce dans une vidéo dûment signalée aux blogueurs - pour laquelle, cette fois, FatCat et l’équipe de Ségolène Royal ont choisi d’abandonner les artifices amateurs professionnels. Je vous avouerai que je n’y ai, de prime abord, prêté qu’une attention très relative, avant de voir certains admirer la modernité du procédé et, au premier chef, mon camarade Versac, qui célèbre l’initiative de Ségolène Royal, au contraire de celle de Nicolas Sarkozy dont le site sarkozy.fr, est à divers égards pathétique voire témoigne du mépris pour sa recherche personnelle. Natacha, de Mémoire-vive, est plus factuelle, quand Eolas s’interroge sur le respect des normes environnementales dans un monde virtuel.

Vous l’aurez compris, mes dispositions personnelles ne m’incitent pas outre-mesure à la ségolâtrie. Au demeurant, j’aurais eu la même approche que Vincent Feltesse, secrétaire national-adjoint aux Nouvelles Technologies du PS, selon lequel l’Internet est certes un outil de marketing, il ne faut pas que la fascination pour le high-tech affaiblisse et dévalorise le discours politique. La dévalorisation du politique, celle qui veut que la campagne soit ludique - et mette des petits noeuds dans les cheveux des enfants - n’en a cure.

Mais j’ai surtout été pris d’un fou rire dans mon bus matinal lorsque l’opportunité de ce choix stratégique m’est apparu, comme en vision : Ségolène Royal a le cran de s’affirmer en candidate virtuelle.

De la part d’une candidate dont le programme est toujours on ne peut plus évanescent, à moins de cent jours du premier tour, et dont on peut penser que le silence sur le fond est stratégique, c’est un tour de force qui suscite l’admiration ! Un petit rappel, pour les moins attentifs ? Ségolène Royal c’est, tout de même : J’ai l’opinion des Français sur l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, c’est le C’est ce que j’ai appelé l’ordre juste, aux Français de s’en saisir et de me dire ce qu’ils entendent par ordre juste, c’est la candidate qui, en vingt-cinq ans de vie politique, n’a pas eu le loisir de se forger une opinion sur l’amnistie des PV, c’est celle dont le livre participatif en ligne est resté en rade au chapitre 2, celle dont le livre physique annoncé pour le printemps dernier est toujours en précommande à la Fnac et ailleurs, et devrait paraître... après les présidentielles !

Bref, assurément, de la part de celui qui lui a suggéré de s’installer dans Second Life, c’est un choix stratégique osé que d’insister lourdement sur la virtualité de sa pensée.

Citer Vincent Feltesse était, de ma part, une perfidie, je l’admets. That’s life... the real life, comme the second one. Il se trouve malheureusement pris à contre-pied par la candidate de son parti. Pour autant, je partage pleinement son appréciation, d’autant plus utile qu’elle émane de celui qui est chargé des questions de Nouvelle Techno : la fascination pour le high-tech, pour l’Internet, ne peut pas, ne doit pas, faire oublier la real life. Que ceux dont le Web est le métier voient midi à leur porte, ou plutôt dans le menu Démarrer de leur ordinateur, est une chose, mais qu’ils en oublient que la vraie vie des gens n’est pas connectée est regrettable. De la même manière que Vincent Feltesse (comment ça, j’enfonce le clou ?), je pense qu’Internet est un outil, fabuleux, et je serais bien mal placé pour en critiquer l’utilisation, mais qui ne doit pas remplacer le vrai contact avec le pays, les gens, etc.

Au-delà de tout cela, je suis même assez subjugué par le fait qu’une telle initiative est diamétralement opposée à l’idée que je me fais d’une campagne typique de gauche. Certes, il ne faut pas se laisser piéger par le poids des traditions. Mais tout de même, on avait l’habitude d’entendre la gauche revendiquer les préoccupation des vraies gens...

Natacha relevait que l’équipe de Ségolène Royal avait acquis le pseudo Ségolène Royal. Soit. Avec 100$. 100 vrais dollars. Car dans Second Life - pour le peu que j’en sais - on peut claquer son vrai pognon pour obtenir de l’argent virtuel, permettant d’acheter des objets tout aussi virtuels. Ceux qui s’aviseraient de penser on est d’la baise, donc, n’auraient pas complètement tort... Et parce que le système reproduit tout de même le real world, les grandes entreprises y ont fait leur entrée, pour pouvoir y afficher leurs publicités tout pareillement. Un vrai monde de gauche, donc.

Je m’en voudrais d’empêcher certains d’entre vous de penser, par analogie, qu’en votant Ségolène Royal, ils pourraient avoir avec un vrai bulletin, une présidente virtuelle, et d’en tirer les conséquences...

Et puis, allez, stratégie pour stratégie, si l’on refuse l’hémiplégie consistant à ne voir que le Net, on relèvera que, au moment où Ségolène Royal annonçait son emménagement dans le monde virtuel, Nicolas Sarkozy, lui, célébrait devant 60 000 à 100 000 vraies personnes, la république réelle :

"Si nous voulons que la république redevienne un projet partagé, il nous faut passer de la république virtuelle à la république réelle."

De fait, et quoique cela ne soit qu’un sondage, on apprenait dans, là aussi, une remarquable simultanéité, que Nicolas Sarkozy était perçu comme prenant davantage en compte que Ségolène Royal les préoccupations des catégories populaires...

Alors, stratégie pour stratégie, il reste matière à discuter de l’opportunité de l’une et de l’autre.

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