EL FENÓMENO "MANGA": ORÍGENES, SENTIDO, VARIANTES, DIFUSIÓN...
Éste es un típico dibujo de una de las variaciones del Manga
Este artículo sobre el llamado "Manga" japonés y su difusión por el mundo me ha parecido muy interesante y muy bien documentado. Su extensión no debería impedir que le echasen un vistazo, tanto si tienen en casa hij@s en "edad manga" como si ustedes mismos son adictos o (com un servidor) leen manga de vez en cuando.
Lo firma "Fuchinran" y lo ha publicado en AgoraVox, diario digital de muy recomendable consulta y en el que un@ puede inscribirse como "redacteur" y presentar artículos por si pasan el "control de calidad" y son publicados. Eso sí, hay que escribirlos en francés (aunque en ningún lugar te lo adviertan: estos franceses...).
Aux origines de la mangamania
La mangamania gagne le monde depuis une décennie, faisant des ravages dans des pays où elle bat son plein depuis quelques années, comme l’Espagne ou l’Italie.Installée dans le mouvement, premier consommateur de mangas après le Japon, La France n’a pas résisté au flot, prise sûrement dans un grand élan nostalgique lié à la multidiffusion de séries animées japonaises. La mangamania commence même à gagner, après de durs et longs combats, ses lettres de noblesse chez nous surtout depuis que les mots manga et mangamania doivent figurer dans les dictionnaires (même avec des définitions érronées).
Il n’est pas question ici de prétendre que dans la gigantesque production « manga », tout est bon et tout est bien pour inverser les a priori que l’on connaît ; pas davantage question de réhabiliter sans se poser de question au nom d’un esprit dit ouvert et respectueux ou de juger de la valeur d’un produit culturel d’après nos propres goûts et " référents " puisque chacun est libre de « prendre son pied » comme il le souhaite, fusse dans des loisirs « très populaires » de qualité médiocre. J’avoue pourtant que ce sont ces doses à la limite calomnieuses de prétextes fallacieux ponctués de pseudo-jugements de valeurs qui m’ont conduite par les étranges hasards et paradoxes de la vie à chercher à mieux découvrir, apprendre et tenter de comprendre ce que recouvre la terminologie « manga », non par amour pour la BD - médium auquel je n’accroche pas -, mais par pure curiosité « intellectuelle », dirais-je (et dieu sait que notre bas monde en manque cruellement).
Jugé par beaucoup comme un simple phénomène de mode puis devenu au cours de la dernière décennie un phénomène culturel et social, le manga révèle, en effet, un formidable engagement passionnel digne du plus grand intérêt, dans les couches générationnelles de 15 à 35 ans, celles-là même qui ont baigné dans un univers télévisuel où les dessins animés japonais tenaient la part belle et ont souvent largement et durablement façonné ou du moins influencé leurs goûts. Selon Dominique Veret, gérant de la célèbre maison d’édition, Tonkam, qui fut, par ailleurs, l’une des premières à proposer des manga en français, " le phénomène manga peut par analogie se comparer au phénomène rock des années 60 " puisque comme le rock et la pop music dans les pays anglo-saxons, les manga ont consigné l’imaginaire de la vie des marginaux sous sa forme radicale et s’est déversé dans leurs milliards de pages le flot des expressions les plus extrêmes, les plus individualistes et les moins soumises au contrôle que l’on a pu voir dans les médias japonais depuis la guerre. En France, les passionnés de manga, au départ comme le furent avant eux les amateurs de comics américains, tendent de plus en plus à constituer une véritable "sous-culture"avec ses pratiques, ses comportements, ses engagements et ses réflexions, ce qui justifie mon intérêt pour un tel sujet. Mais qu’est-ce au juste qu’un manga ?
Association de deux kanji " man " (« au gré de l’idée, au fil du pinceau ») et " ga " (« esquisse rapide »), manga signifie littéralement " image dérisoire ". Le Japon est un pays où la culture de l’image tient une place essentielle à tous les niveaux de la vie quotidienne, à ce point que s’est développée une incroyable industrie qui produit des millions de bandes dessinées chaque semaine et génère plusieurs milliards de dollars de chiffre d’affaire par an entre 7 et 10). Premier produit culturel populaire du Japon, le manga alimente fortement l’inspiration de la plupart des acteurs de divertissement,en particulier dans les domaines de la télévision, des dessins animés, jeux vidéo, cinéma et bandes dessinées.
En fait, au Japon, manga est compris au sens strict de bande dessinée qu’elle qu’en soit l’origine et non comme une création bédéphile rattachée au seul sol nippon. Hormis les mangashi (1), énormes magazines du type bottin téléphonique qui réunissent jusqu’à 20 séries de mangakâ (2) différents pour un prix modique de 250 à 500 yens (10-20F / 2 à 4€ contre 5 à 15 chez nous) et les formats de luxe qui consacrent une oeuvre à succès, les manga se présentent couramment en format de poche de 200 pages environ, sur du mauvais papier et en noir et blanc. Du moins, est-ce sous cet aspect qu’ils nous sont aujourd’hui les plus communs.
En France, ainsi qu’en témoigne un fréquent amalgame des types de productions dans les esprits et propos mêmes des fans, manga est plus volontiers un terme générique et polysémique qui englobe abusivement supports papiers et supports audiovisuels en provenance exclusive du Japon, voire les multiples produits dits " goodies " qui dérivent de cette industrie (rami et tradingcards à collectionner, cellulos, art-books d’esquisses, peluches, porte-clés, poupées...). Pour rester fidèle à la définition japonaise et éviter toute confusion, j’emploierai désormais le mot manga pour parler des bandes dessinées et celui d’animés ou animations pour les séries télévisées, vidéos, longs et moyens-métrages. De même, le japonais ne marquant pas les pluriels, je ne mettrais pas de "s" pour signaler le pluriel et choisirais le masculin par acception générale puisque la langue nippone ne comporte pas de genre !
Une histoire pluriséculaire ancrée dans la tradition artistique
Le manga moderne est avant tout le résultat d’une histoire pluriséculaire et d’une succession de "révolutions" des arts visuels. C’est en effet grâce aux apports chinois du VI-VIIIème siècles, en techniques de fabrication du papier et de l’encre et d’instruments de dessins comme le pinceau que le Japon a commencé à développer un véritable art graphique. Il serait trop long ici d’en préciser tous les jalons, mais je signalerai que le manga doit l’essentiel de ses influences à l’art de l’E-Makimono (3)., du Chô-jûgiga (4), de l’Ukiyo-e (5), de l’Hokusaï (6), des Kozazôshi (7), Kibyôshi. (8) et Kamishibai (9).
Devenue au XXème siècle un support autonome à grand tirage, l’expression du manga, composé d’un grand nombre de vignettes et de pages, s’est incontestablement nourrie et continue à faire cohabiter pacifiquement les moules culturels européens et américains. Néanmoins, les Japonais ont su procéder de leur génie propre pour intégrer à la forme importée que constituait la bande dessinée occidentale, leur besoin d’exploiter les diverses possibilités offertes par le récit et de rendre dans toute sa subtilité le déroulement temporel, au travers de l’entrelacement des dessins et du texte.
C’est dans les années 30 que commence la Saga du manga tel qu’on le connaît aujourd’hui dans sa construction, même si les Japonais utilisèrent ce support à des fins essentiellement propagandistes, ce que beaucoup d’historiques omettent de rappeler ! Ainsi, certaines créations soutiennent-elles habilement le nationalisme et le militarisme du gouvernement à l’instar de Norakuro dessiné par Tagawa Suihô qui raconte l’histoire d’un chien errant, enrôlé dans l’armée impériale sous les ordres d’un bouldogue ou encore le succès Bôken Dankichi de Shimada Keizô qui évoque les aventures d’un petit garçon japonais flanqué d’une souris sur une île des mers du Sud qu’il pacifie en régnant sur les indigènes comme sur la faune locale et repoussant les pirates ! Tous les manga ne sont pas publiés dans ce sens-là, mais force est de constater qu’ils paraissent parmi les plus grands succès, tandis qu’une poignée d’auteurs Japonais dont le dessinateur prolétarien Jun Iwamatsu pourchassé pour ses opinions politiques s’exile aux Etats-Unis et y publie en absorbant quelques techniques américaines des BD satiriques où il fustige le militarisme au travers d’une caricature du maréchal en chef d’Etat Major Hikedi Toho (Don Quichotte de L’Orient) !
Un creuset culturel : la rencontre avec l’Occident
Si le manga contemporain trouve ses racines esthétiques dans la culture populaire d’avant-guerre, il doit l’essentiel de ses développements et de sa structure, à l’ action de pionniers qui ont mis au point le "story-manga", le "manga-narratif" et l’ont fréquemment lié aux expériences de la contre-culture japonaise. Il se veut donc surtout l’héritier de la révolution technique opérée durant l’occupation américaine par le " dieu du manga " Tezuka Osamu qui s’est inspiré des productions de Disney jusque dans l’animation et les graphismes (le style kawaï et la néoténie : grands yeux ronds, petit nez, bouche fuyante) et des innovations cinématographiques américaines dont il était un fervent admirateur, pour tirer parti des compositions audacieuses, des découpages en vignettes donnant à voir des perspectives inédites, un déploiement rapide du récit et la syntaxe la plus cohérente et théâtrale. Non content d’avoir lancé la diffusion massive de ce type de productions dans les akahon - les livres " à couverture rouge " - d’Osaka puis les revues tokyoïtes dîtes e-monogatari, c’est à lui que revient le mérite d’avoir ouvert le champ aux histoires très longues et complexes par la rénovation des modes d’expression du manga. Son ascendant est à ce point notable que l’on peut sans conteste affirmer qu’il a ancré le manga dans l’industrie du papier et qu’il influence toujours 95% des mangakâ. Je n’oublierai pas de mentionner également quelques tournants majeurs dans l’évolution du manga : l’émergence en force des revues hebdomadaires. au cours des années 60, qui ont fait passer le manga de "chose vulgaire" à un médium clé de l’édition spécialisée, ainsi que l’apparition de divers genres remplissant l’ambition de toucher tous les lectorats, puis plus récemment la généralisation de l’infographie.
Une omniprésence dans le quotidien : l’art de la culture populaire
Entre campagnes de dénigrement et de promotion, politiques gouvernementales de catégorisations et réglementations, on ignore souvent que les manga ont vécu des relations difficiles avec la société japonaise, notamment dans les années 80, puis que leur popularité a été mise à mal par l’expansion rapide, dans les années 90, des jeux-vidéo, des ordinateurs et de l’internet. Toutefois, il est évident qu’ils ont accédé, en un demi-siècle, au rang de culture nationale "populaire" et qu’ils représentent à la fois un phénomène quantitatif et un fait sociologique brut, irrécusable, dont l’impact ne peut que nous interpeller. Au panthéon des geisha et des samouraï, des estampes et des robots, de la cérémonie du thé et de l’Ikebana , du Zen et du Haïku, du Kabuki , du Nô et du Sumo, de l’Hanami, du Mont Fuji et des « fourmis » (merci Edith pour ton esprit aiguisé, le manga fait partie des lieux communs qui confectionnent la géographie mentale de ce " pays de la plus grande différence ".
On hallucinerait presque de voir la prégnance de ces bandes dessinées dans tout le paysage japonais et partout peut-on repérer dans le métro, le train, les restaurants bon marché, les « manga Kissa » , espèces de cafés où l’on peut louer des manga tout en se dessoifant (100Y les 15 min), à la devanture des librairies ou des kiosques de gare, des Japonais de tous âges qui s’arrachent et dévorent ces images de papier. Sans mystère à la fois premier marché du monde par les parutions, les tirages et la diversité, le Japon se veut le seul pays où les amateurs de bandes dessinées sont [quasiment] aussi nombreux que les téléspectateurs et où la B.D en terme de familiarité et d’influence sur les mentalités, doit être tenue pour le média le plus important ". Il faut évidemment préciser que les Japonais sont les plus gros lecteurs du monde et que les manga représentent presque la moitié de leurs lectures, puisqu’ils absorbent quelques 500 pages de manga par semaine et lisent en moyenne une page en 4 secondes, soit un manga de 200 pages en moins d’un quart d’heure. Cela tient, certes, à la relative simplicité des intrigues dont je traiterais sûrement dans un prochain avis si la place me manque pour évoquer les grandes caractéristiques du manga, mais surtout à ce règne quasi tyrannique de l’image, à cette prédilection des Japonais pour la dimension visuelle qui évoque et suggère.
Champion de l’exportation dans les domaines technologique et industriel, le Japon paraît moins intéressé par l’hégémonie culturelle. La conquête du marché occidental est donc un fait récent qui s’est orchestré à partir des Etats-Unis, dès le milieu des années 80. Après l’Amérique, l’Angleterre, l’Italie et l’Espagne et en l’espace d’une décennie, les manga ont également percé les frontières françaises, déclenchant un véritable tsunami (raz-de-marée) auprès des générations " Goldorak " et " Dragon Ball " qui s’étaient nourries depuis l’enfance de dessins animés nippons. Certains, observant la déferlante de ces bandes dessinées ont pu parler de " mangamania " et la réduire hâtivement à un phénomène de mode et de masse, aussi subit que passager. Pourtant, bien que psychologues, parents et presses diverses n’aient pas manqué de s’interroger, puis de s’alarmer à coup de caricatures, au vue de l’influence sur " nos " chères têtes blondes de ces animés fréquemment violents ou teintés d’érotisme, tout était alors déjà réuni pour que le manga-papier trouve un public durable d’amateurs. Disons le sans tarder, la France est le deuxième consommateur de manga au monde, après le Japon bien sûr ! Mais comment donc expliquer une telle boulimie de dessins et comment la mangamania s’est-elle imposée chez nous ?
De l’entrée confidentielle et élitiste au phénomène médiatique Dragon Balle l’entrée confidentielle et élitiste au phénomène médiatique Dragon Ball
Outre " l’honorable revue de bandes dessinées exotiques ", le Cri qui tue, publiée chez Atoss Takemoto entre 1979 et 1981, puis quelques albums aux Humanoïdes Associés, la première intrusion des manga sur le territoire s’est faite au tournant des années 90, sous la forme de comic-books en traduction américaine, puisque l’industrie outre-atlantique avait parfaitement assimilé ce produit. Rendez-vous manqué. C’est en fait dans les années 1993-96 que les volumes de Dragon Ball, servis par un battage médiatique et les diffusions au Club Dorothée de la série éponyme, ont enflammé des milliers de vocations. Les manga, demeurés le privilège d’une minorité essentiellement parisienne, dépassaient dès lors le cadre de la capitale pour envahir nos contrées et gagner, comme au Japon, tous les milieux.
Dans Dans le même temps, la mangamania révèle un enjeu économique décisif, alors que l’album traditionnel cartonné en couleurs, est devenu un support coûteux et trop élitaire qui a perdu son étiquette populaire. Lancée par l’éditeur grenoblois Glénat qui avait flairé le succès potentiel de ces B.D exotiques et ludiques en traduisant Akira en 1991, la mangamania a creusé la voie à une poignée d’éditeurs, bien décidés à exploiter le précieux filon. Glénat, Tonkam, Manga Player, Kana, J’ai Lu, Casterman, Dargaud sont aujourd’hui prioritairement concernés et se sont engagés, surtout à partir de 1994, dans les traductions françaises qui ont ainsi ouvert le manga au plus large public.
Par ailleurs, un tel mouvement ne s’encombre jamais de demi-mesures. Humainement, il n’alla pas sans antagonismes, tant l’image de Dragon Ball, à la suite de son illustre prédécesseur Goldorak, put discréditer l’image générale de la production japonaise, déjà fortement entachée par les préjugés. En effet, s’il a donné naissance à des phénomènes de sociabilité "positifs" comme les salons (cf mon avis Dis moi qui tu idoles...), des associations de promotion culturelle et d’échanges avec le Japon et des fanzines (magazines artisanaux de dessins inspirés ou d’articles), il suscita néanmoins crispations et choc générationnel entre ce jeune public qui s’est approprié le manga et les animés comme des modèles et le public des aînés plus habitué à la culture livresque classique. Au sein même du milieu des fans, la contestation de la " génération Goldorak " à l’égard de la " Dragon Ball mania " s’éleva puissamment. Il apparut un fossé entre les " vieux " fans des années 70 et 80, désireux, après la diffusion des premiers manga en V.O. et titres français, de découvrir le versant caché de l’iceberg " manga " et ceux qu’ils accoutrèrent du méprisant surnom de « Gagaballiens », à savoir ces jeunes garçons, uniquement mordus des combats de Son Gokû et compagnie et parfois venus au manga par les jeux vidéos de " baston ".
Un phénomène en devenir
A l’heure où j’écris (2000) bien que tout bilan ne puisse être qu’éminemment provisoire et approximatif, l’euphorie soulevée par le manga semble bien être retombée à en juger au tassement de l’offre et de la demande. L’époque du tout et n’importe quoi, massivement importé dans un but lucratif pour répondre aux attentes du nouveau public " manga ", a cédé le pas à une passion plus réfléchie, dans le sens où les choix de lecture sont davantage le résultat d’un engagement personnel des fans, que d’un mimétisme. De phénomène de mode, le manga est devenu micro-culture. Les manga ont su jouer de leur cocktail de diversité narrative, de graphismes exotiques, de construction dynamique et de suspens par la conception de séries à rallonge pour s’imposer en France comme des Bandes dessinées au même titre que nos productions autochtones. Les professionnels ne manquent pas de l’observer : la mode est passée et l’on peut maintenant parler de véritable culture avec ses navets et ses chefs d’oeuvre. Croyez bien qu’il y en a pour tous ceux ayant un minimum de fibre artistique !2000
Quelques références :
Pour ceux qui me demanderont quelques références dans les domaines les plus divers, je citerais par réputation ou goût personnel de non fan :
- le Senseï Tezuka (Bouddha, l’Histoire des 3 Adolf, Astro le petit Robot) ;
- le très complexe Shirow Masamune (Ghost in The Shell, Apple Seed, Dominion),
- les incontournables Otomo (Akira, Mother Sarah) et Kishiro (Gunnm) pour la SF
- Samura (L’habitant de l’infini) et Watsuki (Kenshin le Vagabond) pour le genre Djidaimono westerns japonais mêlant histoire et aventures ;
- Sakagushi et son Ikkyu, Sempaï Shirato sur un fond de Légende de Kamuï, Terashima et Fujiwara avec Raïka pour l’histoire.
Je n’oublierais pas au passage l’humour jaune terriblement déridant de Takahashi (Ranma 1/2) et de Toryama qui saupoudre le tout d’une action à 1000 à l’heure (Dragon Ball, Le Docteur Slump)
- l’association Ikegami-Koike pour ses thrillers et Mai Psychic Girl , Crying Freeman ou Sanctuary ; histoires de mafia et de yakuza
- Coq de combat : la rédemption d’un mineur bien sous tous rapports devenu meurtrier de ses parents après un coup de folie... Les sports de combat vont le guider sur la voie de la maturité et du respect.
- Hojo le papa de Nicky Larson et des Cat’s Eyes, (City Hunter, Family Compo, Sous un rayon de soleil) ;
- Asatte Dance de Naoki Yamamoto, excellent gekiga (drame réservé aux adultes)
- Katsura pour les fleurs bleues partisans des amours imbriqués (I’S, Video Girl Aï et Len, Wingman) mais je trouve malgré son énorme popularité qu’il tourne en rond dans ses histoires et que son graphisme est contestable ;
- Clamp (Tokyo Babylon, X, RG Veda, Capt Captor Sakura, Trefle), Hiwatari pour Please Save my Earth en guise de shôjo (en général pour les filles) à l’eau de rose ;
- Bronze d’Ozaki et Angel Santuary pour les yaoï (amours entre Homosexuels - sans équivalent au monde)
- Adachi pour les histoires du quotidien qui m’ont fait tant aimer le Japon quand j’avais 13 ans (Short Program, Touch, Slow Step).
Que dire enfin des inclassables et excellentissimes :
- Nakazawa (Gen d’Hiroshima, mourir pour le Japon),
- Taniguchi mon préféré (L’homme qui marche, le journal de mon père)..
- Tanaka (Gon)
Qui porte à leur paroxysme l’art du manga et du Ma ?!
Ce sont les inclassables qui ont ma préférence, puisqu’ils convaincraient les plus réfractaires.
Si nombre de " Gagaballiens " ont souvent mûri et parfois tourné la page, la pléiade de manga aujourd’hui disponibles explique que les amateurs de manga aient décidé de découvrir d’autres oeuvres, moins " commerciales ", à l’instar des irréductibles de la génération " Goldorak " qui satisfont leur fringale des quelques dizaines de titres français et centaines de manga en japonais. Et la bataille que se livrent les éditeurs pour investir dans les meilleures bandes dessinées et dénicher la perle rare n’en est que plus rude : les manga représentent environ 20% des catalogues des éditeurs précités comme Glénat et génèrent plus de 60 millions de francs de chiffre d’affaire annuel pour une soixantaine de titres par an, dont une dizaine de nouveautés.
J’espère que cet avis aura su vous apporter quelques informations sur les manga ou estomper certains de vos préjugés et peut-être vous donner envie de tenter à votre tour une immersion.
Définitions :
(1) Mangashi :
Le nombre de ces revues de pré publications, souvent hebdomadaires, est aujourd’hui estimé à 300. Elles sont le premier support de diffusion des manga, proposés alors sous forme de chapitres de 8 à 15 pages et imprimés sur du papier exécrable. Elles ciblent fortement leur public, contiennent de multiples publicités et servent par un système de sondage et de cartes-référendum à mesurer la popularité des séries, avant qu’elles ne soient publiées en format de poche ou carrément éliminées en cas de méventes. Ces magazines ne représentent que 10% de l’ensemble des publications hebdomadaires et mensuelles, mais leur tirage étant considérable, leur chiffre d’affaire atteint 730 millions de Yens, soit 360 millions de Francs. A noter qu’un amateur avisé achète en moyenne un mangashi par jour ! Les plus connues sont le Shônen Jump, Shônen Champion, Shônen Sunday, Me Jump, Business Jump, Morrning ou Kolo Kolo. Moins d’une douzaine d’hebdomadaires, dont les plus forts tirages de magazines au Japon, quelques bimensuels et des centaines de mensuels, envahissent par piles livrées quotidiennement les kiosques de gare, librairies de quartier et magasins de proximité. Ce sont trois maisons d’édition de taille équivalente : la Shûeisha, la Shôgakukan et la Kôdansha qui se partagent les 2/3 du marché, tandis qu’au second rang, une soixantaine de "petits" souvent spécialisés se partagent les miettes.
(2) Mangakâ :
Auteur et dessinateur de manga. Les mangakâ professionnels font partie d’un monde très fermé ; on en compte environ 3000. Mais les postulants dans ce secteur sont au moins évalués à 10 000 (in L’univers des manga) et peut-être même plusieurs dizaines de milliers. Certains, les plus talentueux, peuvent espérer devenir assistants en studio et permettent aux mangakâ, soumis à des rythmes frénétiques de production, de répondre aux demandes massives. Ils sont recrutés selon deux modes : les écoles privées spécialisées comme Chiyoda Koka, Geijutsu Senmon Gakko ou Gekiga-sonjuku ou dans les comickets, les foires aux fanzines. A noter que la mentalité de consommation qui règne en maître au Japon a généralement des conséquences étranges sur le travail des mangakâ : celui-ci n’est pas libre de faire ce qu’il veut, car les maisons d’édition sont très strictes sur les manga qu’elles publient et qu’elles ne publient que ce que le public, très influencé par les modes et les phénomènes de mode, attend.
(3) E-makimono :
Dessins peints du IXème au XIVème s. sur de longs rouleaux de papier, disposés en séquences qui relatent des contes, des récits de guerriers et des scènes de la vie quotidienne. Ils sont souvent si longs qu’ils ne peuvent se définir en une fois aux yeux des spectateurs. L’E-makimono est un mode d’expression d’origine chinoise qui permet de découvrir les illustrations et les signes écrits à mesure qu’on déroule la bande de papier. Ces rouleaux ont servi à développer des histoires d’un dynamisme étonnant et se prêtent à la réalisation d’effets visuels de grande qualité en rendant sur un support de taille limitée le contraste entre les vues panoramiques et les vues en travelling latéral que l’on retrouve souvent dans le dessin animé. Pareils à un manga, non répartis en vignettes successives, ils font ressortir dans toute sa complexité le facteur "temps" et expriment le déroulement de la longue durée en le matérialisant par des traînées de brouillard. Ils cachent toujours un avant et un après pour ne révéler qu’un présent, indice de la relation au temps chez les japonais. En effet, la société japonaise semble coupée du temps ; elle est forte de l’instant présent.
(4) Choju-Giga :
Littéralement " Rouleau des animaux " ou " Images d’oiseaux et d’animaux gambadant ". A la base, oeuvre satirique née de la main du moine Toba, elle présente des animaux de toutes sortes regroupés dans des postures et des attitudes humaines, à la manière des fabulistes.
(5) Ukyoe :
Estampes en une seule illustration de la période d’Edo du XVII au XIXème siècles. Ce terme bouddhique renvoie à la nature éphémère de la vie. Jusqu’au XVIII ème siècle, il avait un sens plus austère et se traduisait par " image du monde dérisoire ou du monde de misère ". A partir d’Edo, l’éphémère était associé au plaisir et à l’érotisme. L’Ukiyo-e devient l’ " image du monde flottant " et comme le manga, elle s’adressait au plus grand nombre.
(6) Hokusaï :
Peintre, dessinateur et graveur, consacré comme le plus grand paysagiste suite à la composition entre 1814 et 1875 de 16 volumes de dessins et croquis imprimés en noir, rehaussés de gris et de rose. Il forgea d’ailleurs le terme " manga ". Livres comiques en vogue du XVème au XIXème siècles.
(7) : Kozazôshi :
Livres d’inspiration populaire et comique " à couverture jaune" publiés à l’époque d’Edo (1868) . Leur développement témoigne d’un double phénomène caractéristique de cette période : d’une part, la mise au point de l’imprimerie qui permet une large diffusion des livres parmi le peuple et d’autre part, simultanément la découverte des mises en page dans lesquelles illustrations et textes, gravés à la main sur des planches de bois, sont encore plus mélangés que dans les E-makimono. Celle nouvelle culture, soutenue par les artisans et les commerçants, a ancré chez la grande masse des Japonais une expérience maintes fois répétée : celle d’élaborer et de lire des récits mus en valeur par cet entrecroisement du texte et de l’image. Le processus de modernisation amorcé avec la Restauration Meiji permettra d’ailleurs grâce aux techniques d’imprimerie les plus récentes, de véhiculer cette tradition d’art visuel par le biais des journaux.
2 comentarios
rqwqrwqwr -
qe basura
ponte a leer y hace un ressumen...
NOOB!!!!!!!!!!!!!
Sintaxis -
In this country, the manga not are very expanded (i think). So, please, the next article of manga, in english.
If you wont, of curse.
Byes of me!!