LA DEFORESTACIÓN, UN FENÓMENO INQUIETANTE: ARTÍCULO EN "TEMOIGNAGES" (ISLA DE LA RÉUNION)
La déforestation, un phénomène inquiétant
La destruction des forêts est aujourd’hui responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre. La végétalisation est aujourd’hui plus que nécessaire. La Réunion doit être une référence. C’est pourquoi 500.000 arbres ont été plantés sur le territoire de la commune du Port depuis 1971, bientôt 550.000 arbres plantés le long de la route des Tamarins en 2009. En près de 40 ans, ce sera un total impressionnant de plus d’un million d’arbres qui seront venus enrichir le patrimoine végétal de notre île. Fruit d’une vision de l’avenir ancrée au cœur d’un Réunionnais, Paul Vergés.
Wangari Maathai, Prix Nobel de la Paix en 2004 et son organisation ont planté environ 30 millions d’arbres à travers l’Afrique pour lutter contre la déforestation et l’érosion.
LA déforestation résulte des actions de déboisement puis de défrichement liées à l’urbanisation ou à l’extension des terres agricoles. Cette déforestation est qualifiée d’« alarmante » par la FOA (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). La destruction de la forêt serait responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre. C’est un des éléments importants qui causent le réchauffement climatique avec les conséquences que nous connaissons.
Selon la FAO, environ 13 millions d’hectares de forêts disparaissent annuellement sur Terre. C’est l’équivalent d’un terrain de football chaque seconde.
Une pratique très ancienne
La déforestation est ancienne. Menée en Europe durant le Moyen Âge, elle fit passer la France de Jules César boisée à plus de 90% à moins de 15% à la fin du 19ème siècle. En 1850, le défrichement gagne les pentes, jusqu’aux sommets des montagnes.
Dans la seconde moitié de 20ème siècle, les trois grandes zones de déforestation active sont l’Amazonie, l’Afrique équatoriale et la zone Malaisie/Indonésie en Asie.
Selon la FAO, c’est en Amérique du Sud que la perte nette de forêts a été la plus élevée avec environ 5 millions d’hectares par an depuis 2000.
Effets néfastes sur la biodiversité
La déforestation cause la destruction d’habitats de milliers d’espèces animales et végétales, souvent condamnées à disparaître. Une évaluation porte à 3 le nombre d’espèces disparaissant ainsi chaque heure. Aujourd’hui, sur plus de 40.000 espèces suivies par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) regroupant plus de 10.000 scientifiques dans le monde entier, plus de 16.000 espèces animales et végétales sont menacées d’extinction. La perte de la biodiversité s’accélère.
Le recul des forêts (surtout sur les pentes) favorise les glissements de terrains, avalanches et coulées de boues, en augmentant la pollution des cours d’eau, au détriment de la flore aquatique et de la faune piscicole.
Notre île doit être une référence
L’Ile de La Réunion est aujourd’hui un condensé du monde par sa richesse naturelle et culturelle, et nous pouvons devenir un exemple pour l’humanité en matière de développement.
C’est pourquoi, dans les semaines qui suivirent le 21 mars 1971, Paul Vergès et l’équipe d’élus qui l’entouraient élaboraient déjà la charte de développement urbain de la commune du Port. Parmi les objectifs, la végétalisation de la ville. Le défi était lancé, il allait être tenu. Au total, ce sont 500.000 arbres qui auront été plantés sur le territoire de la cité maritime. Une entreprise gigantesque, un combat permanent aussi pour faire prospérer toutes ces plantations.
Aujourd’hui, 550.000 : c’est également le nombre d’arbres qui vont être plantés le long de la trentaine de kilomètres de la route des Tamarins. Ils viendront contribuer à la bonne tenue des pentes, et constituer les aménagements paysagers pour que la nouvelle route s’insère harmonieusement sur les pentes de Saint-Paul à l’Etang-Salé. Ici aussi, on retrouve ce souci environnemental, dont le terme ultime est de revégétaliser l’île entière.
Risham Badroudine
Quelques chiffres afin de mieux cerner l’intérêt de planter des arbres
En 1 an, un arbre moyen absorbe 12kgs de CO2 et expire assez d’oxygène pour une famille de quatre personnes pendant 1 an. Un hectare d’arbres peut absorber 6 tonnes de CO2 par an (par comparaison, un vol long courrier produit 3,75 tonnes de CO2).
La militante écologiste kenyane Wangari Maathai, Prix Nobel de la Paix en 2004, a lancé avec le soutien de l’ONU un ambitieux projet visant à planter des arbres pour lutter contre le réchauffement climatique et la pauvreté...
« Tout le monde est capable de creuser un trou, tout le monde est capable de mettre un arbre dans ce trou et de l’arroser. Et tout le monde est capable de faire en sorte que l’arbre qu’il a planté survive », a déclaré Wangari Maathai. « Nous sommes six milliards. Donc, même si nous sommes seulement un sur six à planter un arbre, nous atteindrons à coup sûr l’objectif d’un milliard d’arbres », a-t-elle ajouté.
Wangari Maathai a acquis sa notoriété grâce à une action similaire menée à l’échelle du continent africain. Son organisation, le mouvement Green Belt (Ceinture verte), a planté environ 30 millions d’arbres à travers l’Afrique pour lutter contre la déforestation et l’érosion. Le comité Nobel avait vu dans cette initiative un moyen de lutter contre la pauvreté et de tarir des sources de conflits potentiels nées de la raréfaction des ressources naturelles.
La déforestation, un phénomène inquiétant
Témoignages du mercredi 28 janvier 2009 (page 5)
http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=34789
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