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QUÉBEC: CIERVOS JUNTO A LAS ZONAS RESIDENCIALES

QUÉBEC: CIERVOS JUNTO A LAS ZONAS RESIDENCIALES

Dans une cour près de chez vous

par Mélanie Adam
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Article mis en ligne le 30 janvier 2009 à 14:39
La présence des cerfs de Virginie dans les milieux résidentiels est de plus en plus fréquente et le sera encore davantage, selon la Direction de la protection de la faune du Québec, compte tenu de l'étalement urbain et de la croissance démographique qui caractérisent la région depuis quelques années.
Toutefois, l'observation des cerfs de Virginie, aussi mignons soient-ils, n'a pas la même incidence lorsque ceux-ci, à la recherche de nourriture, satisfont leur panse directement sur des terrains privés. «Il est évident que plus on développe la banlieue, plus on entre dans leur habitat. Ils doivent se déplacer pour se nourrir», explique Jocelyn Grenier, agent de liaison pour les régions Laval, Lanaudière et des Laurentides.

Il y a deux semaines, des propriétaires de résidences situées en bordure de la rivière des Mille-Îles à Terrebonne, dans le secteur du Centre de golf Le Versant, ont eu une vision d'horreur en découvrant leur haie de cèdres complètement dévastée. Une trentaine de cerfs de Virginie, selon des témoins, quittent régulièrement le boisé situé à proximité et traversent la Côte de Terrebonne pour se nourrir à même ces arbustes que certains résidants entretiennent depuis vingt ans. «Avant, ma haie de cèdres pouvaient atteindre 15 pieds de hauteur sur une longueur de 900 pieds. Maintenant, il ne reste presque plus rien», note une résidante, bouleversée. «C'est la première fois en vingt ans que je vois des cerfs aussi nombreux dans le secteur», ajoute-t-elle.

Bien que le regroupement des cerfs de Virginie près des secteurs résidentiels ne plaise pas à tous, il semble qu’aucune action radicale ne puisse être entreprise pour les déloger. D’abord, parce qu’ils sont trop nombreux. Ensuite, en éloignant ces animaux de leur milieu, ils risqueraient de contracter des maladies. «Nous ne pouvons pas les déplacer, même à des distances éloignées de leur territoire car, de toute façon, ils reviendraient par eux-mêmes. Nous avons déjà tenté l’expérience avec des ours, et c’est ce qui s’est produit. Ça ne s’est jamais fait pour les chevreuils, et ça ne se fera jamais», explique Jocelyn Grenier.
Quête de nourriture
Il va sans dire qu'en saison hivernale, l'accès à la nourriture est limitée pour les cerfs de Virginie, et encore plus dans les secteurs où les boisés sont dégarnis. Dans leur recherche, la quantité de neige au sol à également un rôle à jouer. «De février à mars, c’est une période critique pour les chevreuils. Leur dépense énergétique est plus grande, ils doivent puiser dans leurs réserves pour survivre. Ils doivent se nourrir davantage. Ainsi, l'attrait de la nourriture, comme des arbustes domestiques situés hors de leur milieu naturel, peut expliquer leur soudaine mobilité», ajoute M. Grenier.

D’ailleurs, celui-ci mentionne que le nourrissage artificiel des cerfs de Virginie, c’est-à-dire fait par la main humaine, encourage aussi leurs déplacements vers les propriétés privées en plus d’augmenter le risque d’accidents sur les routes. De plus, cette activité les retient dans des milieux moins favorables à leur survie. La nourriture offerte est souvent inadéquate pour leur système digestif qui, en hiver, est conçu pour s’adapter à leur mode de vie. «Tout cela peut causer de sérieux problèmes de santé à ces animaux», insiste l’agent de liaison de la Direction de la protection de la faune.

D’ailleurs, le ministère des Ressources naturelles et de la faune planche présentement sur un projet visant l’interdiction de cette pratique. Mais, il est impossible de savoir si ce projet aboutira. «Pour le moment, il faut nous, les citoyens, se discipliner à ne pas nourrir ces animaux, même s’ils nous semblent mignons», ajoute M. Grenier.
Le droit de les chasser
Quoi qu’en pensent certains, la chasse représente un élément économique important pour une région et la couronne nord de Montréal est une zone très aimée par les chasseurs, selon l’agent de liaison. Il semble que la rigueur de l'hiver dernier a eu un impact négatif sur la récolte des cerfs de Virginie de l'ordre de 25 à 35 % dans la plupart des zones de chasse du Québec, dont Lanaudière.

Toutefois, cette activité sportive constitue la meilleure méthode pour contrôler la population des cerfs de Virginie dans différents secteurs tout en protégeant la race.

En effet, bien que ceux-ci ne soient pas des espèces fauniques menacés, des restrictions limitent leur abattage en fonction de la saison, de la zone et du nombre. Au-delà de la loi sur la conservation et de la mise en valeur de la faune régie par le ministère des Ressources naturelles et de la faune, chaque municipalité a le pouvoir d’imposer ses règlements selon la loi sur les compétences municipales. «Les Villes ne peuvent interdire la chasse, mais elles peuvent apporter des mesures de contrôle en interdisant la décharge d’armes, par exemple, comme c’est le cas dans le secteur de Terrebonne où seule la chasse à l’arc est tolérée», mentionne M. Grenier.

Toutefois, il ajoute qu’il est possible pour une municipalité de dérèglementer le contrôle de la chasse, comme il a été fait dans la région de Valleyfield, où la dévastation des haies de cèdres par des cerfs de Virginie avait provoqué la colère des citoyens.

«Quoi qu’il en soit, il ne faut pas oublier que c’est nous qui envahissons leur milieu, ils étaient là avant. Il y a certainement une façon de cohabiter», souligne Jocelyn Grenier. Donc, l’installation de clôture et d’abris amovibles sur les arbustes, ainsi que la privation du nourrissage artificielle constituent des actions concrètes à considérer pour éviter un attroupement des cerfs de Virginie dans les secteurs résidentiels. Toutefois, il n'en demeure pas moins que, pour plusieurs résidants, le mal est fait.

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